J'avais déjà réfléchi à une chose à plusieurs reprises : après avoir vécu en profondeur l'intervention des Wall Street et des fonds institutionnels dans ce cycle, de nombreuses logiques et mentalités existantes dans l'univers des Crypto ont été forcées de se réécrire.

L'époque où la « saison des clones » était soutenue par des récits cycliques et des jeux de capitaux,
était essentiellement basée sur un marché à faible efficacité et dominé par une multitude de petits investisseurs.

Mais lorsque la structure des capitaux a commencé à changer, avec les fonds institutionnels qui privilégient la gestion des risques, les fondamentaux et la durabilité comme critères d'entrée, la fonction de la saison des clones a également évolué.

Ce n'est plus une fête généralisée de hausses, mais plutôt un mécanisme de filtrage accélérant l'élimination des tokens sans valeur.

Dans un tel environnement, les projets ne peuvent plus simplement survivre grâce à des récits,
ils doivent également équilibrer utilité, capacité de rétention et besoins réels.

En réalité, c'est l'un des problèmes fondamentaux que l'univers des Crypto n'a jamais réussi à dépasser depuis plus de dix ans.

Au-delà des échanges et de la DeFi, pourquoi n'y a-t-il toujours pas d'applications killer à grande échelle ou capables de survivre à long terme ?

La réponse n'est pas compliquée : c'est une structure de restauration rapide qui a longtemps existé dans le marché passé.

La majorité des cycles de vie des projets, de leur naissance, à leur emballage narratif, leur financement, leur émission de tokens,
jusqu'à l'épuisement de la liquidité et la disparition de l'attention, ne dure souvent qu'un an, voire moins.
Puis le marché se tourne rapidement vers le projet suivant, répétant le même processus.

Dans un tel contexte, l'attention est utilisée pour poursuivre des histoires, des valorisations et des hausses à court terme,
plutôt que pour vérifier si le produit est réellement nécessaire.

L'émission de tokens devient une fin en soi, plutôt qu'un début.

L'utilité et le long terme, dans l'ancien schéma de marché, sont devenus les options les moins importantes.

Et la transformation fondamentale de ce cycle pousse le marché à faire face à une question plus réaliste :

👉 Si personne ne veut plus payer pour des « récits rapides »,
quels projets ont alors la légitimité de survivre réellement ?

La réponse est en fait très claire.

Ceux qui ont déjà compris l'importance du long terme et de l'utilité commencent à se former discrètement dans ce marché.

Ils ne voient pas l'émission de tokens comme une fin, mais d'abord comme une étape pour poser les bases du produit, des utilisateurs et de la structure.

Une fois ces infrastructures en place, lorsqu'ils commenceront à développer plusieurs projets comme des entreprises traditionnelles, la véritable période de croissance pourra commencer.

Ce genre de croissance est plus susceptible de se produire dans des secteurs comme l'écosystème IP ou l'IA + robots, qui ont des besoins à long terme et un soutien de marché externe, plutôt que dans des sujets à rotation rapide, impulsés par l'émotion à court terme.

En revanche, les projets qui restent dépendants des récits pour financer, qui maintiennent leur valorisation par des récits,
et qui se concentrent sur la spéculation à court terme, finiront comme les tokens d'air passés, éliminés naturellement par le marché dans ce nouveau cycle.

Cela explique aussi pourquoi une industrie blockchain, initialement centrée sur la « décentralisation », tend à se rapprocher de structures centralisées dans sa pratique.

Une des raisons ignorées mais cruciales est que le cycle de la bulle narrative se répète sans cesse.

Si le marché ne change pas, ce qui disparaîtra, ce sont la Crypto et la blockchain.